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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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12 juin 1868

Guernesey, 12 juin 1868, vendredi matin, 6 h.

Cher bien-aimé, tu as dû me trouver bien réservée ce matin pendant que tu me télégraphiais ton joyeux et doux bonjour ? Cela tenait à ce que j’avais devant ma fenêtre, attendant que Suzanne vînt leur ouvrir la porte, deux grand diables de ramoneurs lesquels sont restés stupéfaits même pour le peu de pantomime que j’ai osé risquer à ce moment-là. Ils doivent me croire un peu folle ou au moins fortement BRAGIE  ?, mais je m’en fiche. Ce dont je ne me fiche pas, c’est ta nuit. Comment l’as-tu passée, comment es-tu ce matin et comment m’aimes-tu ? Voilà ce qui fait le fond et le tréfondsa de ma sollicitude tous les jours, toutes les heures et toutes les minutes. J’espère que tu as mieux dormi cette nuit que la nuit dernière malgré les nombreux sujets d’agitation, de souci et d’inquiétude qui t’assaillent de toutes partsb. Quant à moi, j’ai encore assez bien dormi cette nuit et je me porte très bien et je t’adore à âme tendue. Je suis talonnée par ces mêmes ramoneurs de tout à l’heure qui demandent à entrer dans ma chambre. Je baise tes quatre petites pattes blanches.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 163
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « le tréfond ».
b) « de toute part ».

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