29 octobre 1881

Paris, 29 octobre 1881, samedi matin

Cher bien-aimé, j’espère que tu as passé une bonne nuit, puissé-je^a ne pas me tromper. J’ai là pour toi un almanach de la République Française contenant un long article très bien fait sur toi par Julien Lemer que tu as reçu autrefois, paraît-il, à Bruxelles, et à qui tu as donné quelques renseignements sur toi dont il s’est bien servi. Je crois que tu devras lui en accuser réception ainsi que de la lettre de Pierre Véron ainsi que celle d’un Ministre de la République Argentine. Tu as reçu une convocation pour le Sénat, réunion à deux heures dans les bureaux et à trois heures séance publique. Je vais aller te porter tout cela tout à l’heure. En même temps je saurai ce qui me tient au cœur – à savoir si tu es content de ta nuit et si tu m’aimes comme je t’aime, de tout ton grand cœur – que je me dépêche de te donner et redonner comme si ce n’était déjà fait.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16402, f. 234
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette

a) « puissai-je ».