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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 25 janvier 1881, mardi matin, 8 h.

Cher bien-aimé, le baiser que tu n’as pas senti que je te donnais tout à l’heure à travers ton profond sommeil, je te le renouvelle ici même sur ce papier ou je pose mes lèvres……….. Je ne sais pas si tu comptes aller au Sénat aujourd’hui mais je te préviens que le temps, loin de mollira comme disent les Guernesiais, est plus raide que jamais et qu’il n’y a pas le plus petit mot pour rire, surtout pour les pauvres gens qui n’ont ni feu ni lieu. Je crains que ta pauvre Virginie ne puisse pas venir ce matin à cause de son rhume, ce qui, outre le regret de la savoir souffrante, cette brave et digne femme, nous mettra dans un grand embarras, la jeune Célanie étant tout à fait insuffisante pour faire tout le travail de la maison. Je n’avais pas besoin que cette complication vînt encore s’ajouter au mal de tête hideux que j’ai. Enfin, il faut faire de nécessité vertu, et accepter l’hiver dans toute son horreur. Le Ministre de l’Instruction publique [1] te fait savoir qu’il tient bon compte de ta dernière recommandation et qu’il fera pour ton protégé ce qu’il demande dès qu’il le pourra ; une lettre de Lesclide tombée au rebut et qu’on te renvoie ; puis d’autres encore : demande de secours et d’emplois, tel est le bilan ce matin. J’y ajoute le froid de mes mains et la chaleur de mon cœur qui t’adore.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16402, f. 12
Transcription de Caroline Lucas assistée de Florence Naugrette
[Souchon]

a) « molir  ».

Notes

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