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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 31 janvier [18]72, mercredi matin, 9 h.

Bonjour, mon cher adoré, bonjour, comment as-tu passé la nuit ? Si j’en juge par la mienne, tu n’as pas trop à t’en louer ; mais j’espère que n’ayant pas les mêmes motifs d’insomnie, tels que rhume, rhumatismes et goutte, tu as eu l’esprit de dormir comme un noir toute la nuit. Sans reproche, mon grand Chaumontel Hugo, voici la troisième fois que je vous donne les étrennes des laquais de l’académie qui n’en ont pas encore touché un sou. Je ne prends pas autrement l’intérêt de ces pseudo-domestiques. Seulement je vous fais observer que vous faites une consommation exagérée, peut-être, de Cusse. Qu’en pense Mamzelle Petite Jeanne ? Je m’en rapporte à son expérience en cette matière. À propos, je te fais prier par Suzanne de venir un peu plus tôt ce soir pour désigner les places de tes invités car rien n’est plus gauche que les hésitations de préséances devant les personnes mêmes. Ce genre de ballotage doit se faire au scrutin secret pour ne désobliger personne. Cette haute sagesse m’est inspirée par l’esprit enchifrené de [Ducantel  ?] dont j’ai accaparé le rhume à perpétuité.
Je me hâte de t’embrasser entre deux éternuements et trois mouchoirs.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 27
Transcription de Guy Rosa

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