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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 21 janvier [18]72, dimanche matin, 8 h.

Dors, mon grand bien-aimé, et ne te réveille que lorsque le soleil viendra tirer ta couverture, c’est-à-dire bien tard car jusqu’à présent il n’a pas encore montré le bout de son nez. C’est peut-être parce qu’il a peur de s’enrhumer par le froid de chien de ce matin ? Quant à moi qui viens d’être vaccinée de ce côté-là, j’ai toutes mes fenêtres ouvertes, telle est ma température. Avec tout cela je ne sais pas de nouvelles de ta répétition d’hier qui m’intéressent pourtant bien autrement que les scènes de ménage de [Thiers  ?] avec ses maritornes de village. C’est bête, ch’est chale et cha prend de la place. J’aime mieux la soupe de l’auvergnat. J’espère que, Meurice aidant, le Mélingue répétera comme sur des roulettes et que tous les autres emboîteront le pas avec lui. J’espère encore, et surtout, que la menaçante cabale qu’on te signale avortera avant la première représentation de ton adorable et sublime Ruy Blas, et que tes ennemis en seront encore pour cette fois-ci pour leur longue honte et pour leur profonde infamie. C’est avec cette conviction que j’attends de cœur ferme le jour de la première représentation que j’applaudis d’avance en t’adorant.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 19
Transcription de Guy Rosa

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