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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 4 janvier [18]72, jeudi soir, 6 h.

Encore en retard, mon cher bien-aimé, et pourtant Dieu sait si je t’aime et si je perds une minute dans la journée. C’est à ce point que je ne prends pas même le temps de lire un journal pour tâcher de nouer les deux bouts du matin et de soir. Je viens d’avoir tout à l’heure la visite de M. Vacquerie. Il croit ton élection invinciblement assurée et il en est heureux autant qu’on peut l’être de te voir rentrer dans cette marea aux serpents, comme tu appelles si justement cette collection de reptiles malfaisants. Je voulais le retenir à dîner mais il était attendu chez lui. Ce sera, a-t-il dit, pour une autre fois si tu l’agrées. J’ai reçu une lettre par-dessus les moulins de mon chétif et très minuscule mérite de madame [illis.b], laquelle se passionne à froid malgré qu’elle ne me connaît pas. Cette amitié si peu motivée n’est je le vois qu’un prétexte pour satisfaire un besoin d’épistolérer de belles lettres. Cela me serait absolument égal si elle n’avait pas la prétention de me forcer à lui répondre. Voici qu’on sonne. Je ne reconnais ni ta voix ni ton pas. C’était [M. Dubac  ?] qui apportait une bourriche de la part de Louis Mie, plus une lettre à toi adressée. Je te dirai plus au long toutes ces choses quand je te verrai. En attendant je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16393, f. 4
Transcription de Guy Rosa

a) « marre ».
b) L’initiale du nom, plutôt que le nom complet, semble avoir été volontairement recouvert d’un pâté d’encre.

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