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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 16 janvier 1862, jeudi matin, 9 h.

Bonjour, mon cher petit homme, bonjour. Est-ce que tu n’as pas bien dormi, que tu t’es levé plus tard que d’habitude ? Je le crains, mon pauvre adoré, je crains que ce travail si près de ton dîner tous les soirs n’agisse sur ton estomac et ne te donne des insomnies. Mais que puis-je faire si tu ne te rends ni à l’évidence ni à ma sollicitude et si tu t’obstinesa et si tu t’acharnes sur ton travail jusqu’à en mourir ? Jusqu’à présent tu n’en esb pas encore sensiblement affecté dans ta santé quoique tu dormes assez irrégulièrement depuis quelques jours. Ceci est un avertissement auquel ta raison devrait se rendre sans attendre les grandes sommations de la nature et de la providence. Je sais trop bien quec tu te fies à ton admirable organisation, à ta force et à ton courage, pour espérer que tu feras grande attention à mes craintes et à mes recommandations mais je ne puis pas m’empêcher de te les montrer et de te les dire, tant mon bonheur et ma vie y sont intéressés. Cher, cher, cher adoré, aie pitié de toi et de moi, ne te fatigue pas outre mesure, soigne-toi, pense à moi et aime-moi, tu es la vie de ma vie et l’âme de mon âme.

BnF, Mss, NAF 16383, f. 15
Transcription de Brigitte Siot assistée de Florence Naugrette

a) « t’obstine ».
b) « n’en n’es ».
c) « que bien ».

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