8 octobre 1879

Paris, 8 octobre [18]79, mercredi matin, 8 h.

Bonjour, mon grand petit homme, soleil partout et feu et flamme pour toi dans mon cœur et dans mon âme. Je viens d’envoyer tes deux lettres, celle de Montevideo affranchie 1 F., celle de Brême 25 centimes.
Je viens d’écrire aux Bergerat [1] pour les inviter à dîner samedi prochain ici. Maintenant je vais m’enquérir de l’adresse des Leconte de Lisle^a. Mais pour ce soir nous sommes complets si ton neveu Léopold vient, ce dont je doute car il ne m’a pas écrit pour cela. Tu vois, mon cher petit homme, que je patauge dans l’épistolairerie intrépidement en vue de t’obéir et de t’épargner de la peine. Mais je ne t’en dispense pas moins de m’en savoir gré parce que je m’acquitte trop mal de mes bonnes intentions. La seule chose où j’excelle^b, c’est de t’aimer plus et mieux que tout le monde.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16400, f. 240
Transcription d’Apolline Ponthieux assistée de Florence Naugrette

a) « Leconte Delille ».
b) « excèle ».