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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 13 décembre[18]63, dimanche matin, 8 h. ½

Rebonjour, mon cher bien-aimé, amour, santé, bonheur à toi, mon doux adoré. J’espère que tu as passé une meilleure nuit que la mienne et que tu auras la bonté de me pardonner mon insomnie que tu attribueras à tort au thé que j’ai bu hier au soir. Cependant je suis sûre qu’il n’en est riena et que c’est seulement mon ancienne et vieille habitude qui revient d’autant plus forte que j’ai bien dormi plusieurs jours de suite comme c’est le cas maintenant. Mais tout cela ne mérite pas l’importance que tu y attaches, mon cher petit homme, puisque cela n’influe en aucune manière sur ma santé générale qui est parfaite depuis très longtemps. Je voudrais être sûre que tu as bien dormi et que tu te portes aussi bien que moi pour n’avoir rien à désirer ce matin. C’est donc demain le grand, le beau jour de l’inauguration de la collation du Shakespeareb [1]. Cette pensée me met en joie et je nargue le brouillard, la pluie, le mois de décembre et tutti quanti [une ligne illisible] demain à [1  ?] heure je serai prête quelque temps qu’il fasse et quoi qu’il arrive. En attendant je m’évertue pour ne rien laisser en arrière. Je crois que ma sœur songe à retourner chez elle aussitôt la Christmas passée et je ne la retiendrai pas davantage parce que je sens qu’elle s’amuse médiocrement et qu’elle regrette son mari et ses habitudes bretonnantes. Cependant je tâcherai qu’elle reste jusqu’à la crémaillère à moins que son impatience ne soit plus forte que mon insistance. Cher bien-aimé, je me sens plus stupide ce matin que les autres jours.

BnF, Mss, NAF 16384, f. 281
Transcription de Gérard Pouchain

a) « il n’en n’est rien ».
b) « Shaskespeare ».

Notes

[1Hugo enverra à Lacroix la première partie de William Shakespeare le 14 janvier 1864.

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