29 juillet 1863

Guernesey, 29 juillet [18]63, mercredi matin, 6 h. ¾

Tu as donc [plusieurs mots illisibles] cette nuit, mon pauvre cher petit homme, que toi, si matinal d’ordinaire, tu n’aies pas encore ouvert ta fenêtre. Je crains que tu n’aies plus d’un sujet d’agitation sans compter ton travail surhumain et je me reproche la petite taquinerie que je t’ai [illis.] hier au soir [illis.] faire me dire ce que j’ai besoin de savoir à nouveau à tous les instants de ma [vie  ?] que tu m’aimes et que tu n’aimes que moi. Tu n’as pas pu t’y tromper, n’est-ce pas mon adoré ? Il serait trop triste pour moi de te voir papillonner en paroles, sinon en action, autour de tous les [illis.] qui tourbillonnent autour de toi sans [illis.] de m’assurer que cela n’est pas sérieux et ne peut pas porter atteinte à la sainteté de mon amour et en est un peu de ces escarmouches de langue comme des jeux de main qui sont des jeux de vilain. On s’y blesse toujours un peu sans le vouloir. Quant à moi qui ai commencé par être inquiète et jalouse des sous-entendus de Kesler sur toi, je serais désolée de [deux lignes illisibles] plaisanterie déplaisante. Du reste, mon adoré, cela prouve qu’il ne faut pas jouer avec l’âme [illis.] et religieuse comme la [illis.] comme on le fait [pour  ?] dévergondages des sens. Mais ta fenêtre ne s’ouvre pas, cela me tourmente et pourtant il vaut mieux que tu dormes à présent que de te lever sans avoir fait [illis.]. Cher, cher adoré, ne sois pas [illis.] triste [dernière ligne illisible].

BnF, Mss, NAF 16384, f. 201
Transcription de Gérard Pouchain