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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 2 juin [18]63, mardi matin, [8  ?] h. ¾

Que se passe-t-il donc, mon cher petit homme ? Votre fenêtre est tout grande ouverte, le soleil darde ses plus chauds rayons et vous ne paraissez pas, et vous ne remuez pas et tout est immobile et muet chez vous et chez LA CHÈRE PETITE. Seriez-vous tombés en [catalepsie  ?] tous les deux, that is the question ? Répondez si vous pouvez et montrez-vous si vous l’osez comme un chevalier sans peur… de l’ANGLAIS et sans reproche… d’ailleurs. En attendant j’ai déjà fait mes quinze cents mille tours et j’ai arboré le chapeau [illis.] pour mieux vous voir au nez et à la barbe ardente du citoyen Soleil. J’espère que nonobstant toutes les étrangetés étranges de votre conduite ce matin il ne vous est rien arrivé de fâcheux, AU CONTRAIRE, que vous avez passé une VERY GOOD nuit et que vous vous portez comme un DIOU. De mon côté, je vous en livrerai autant ; mais, donnant donnant : santé pour santé, cœur pour cœur, âme pour âme et le RESTE à l’avenant. Je vais remonter dans ma chambre pour vous voir, si vous êtes visible [1]. En attendant je vous donne mon bonjour, mon sourire, mon amour, mes tendresses et mes bêtises de [illis.] et à tout crin.

J.

BnF, Mss, NAF 16384, f. 145
Transcription de Chantal Brière

Notes

[1Hugo et Juliette s’apercevaient et communiquaient par signes de maison à maison.

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