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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 2 mai 1855, mercredi soir, 5 h. ½

Je ne sais pas si tu me laisseras te conduire chez le docteur Barbier tout à l’heure ; mais je sais que j’en ai grande envie, et que j’ai tout disposé pour cela. Depuis hier, je ne te vois qu’à travers des visites plus ou moins cérémonieuses et dont le peu de vraie sympathie ne compense nullement pour moi le sacrifice des quelques minutes que tu aurais pu me donner. Quoi qu’en dise le citoyen Dulac, les présents dont il se sert pour éluder les rapprochements même de simple politesse entre sa femme, lui et moi sont plus spécieux que sincères. Du reste, je m’en moque, ce que je veux en toute occasion plus encore pour toi que pour moi, c’est le respect que je mérite. Maintenant M. Dulac est tout à fait maître de ne plus revenir si cela lui plaît puisqu’il s’est dégagé aujourd’hui de la petite dette de politesse qu’il me devait.
Maintenant, mon doux adoré, tu devrais profiter de ton dîner chez Barbier pour lui demander un remède qui te débarrasse au plus tôt de ton enrouement. Et puis tâche de m’aimer un peu car j’en ai bien besoin. Quant à moi, je t’aime trop, c’est prouvé.

BnF, Mss, NAF 16376, f. 177-178
Transcription de Magali Vaugier assistée de Guy Rosa

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