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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 17 novembre 1862, lundi soir, 4 h. ¾

Je t’écris avec ce petit reste de jour, mon cher adoré, parce que je n’ai pas besoin d’y voir pour prendre dans mon cœur tout ce que je veux te donner de tendre, de doux et de bon. J’ai tenu à employer le vrai jour à copire pour toi. J’ai fini l’introduction et j’ai presque une de tes pages achevée. Tout à l’heure j’allumerai ma lampe et je continuerai d’arrache-plume à moins que tu ne viennes M’INTERROMPRE, ce dont j’aurais la lâcheté de ne pas me fâcher tout rouge. En attendant je me goberge dans votre VILE PROSE et j’en suis bien heureuse. Il me semble que cela me rajeunit. Nous verrons si vous me continuerez votre pratique malgré les nombreuses concurrentes qui vous intéressent plus que moi. Cher petit homme, je ne veux pas te forcer la main et encore moins faire tort à Victoire, seulement tu sais quel bonheur tu me fais quand tu me donnes à copier. Maintenant je souscris d’avance à tout ce que tu décideras, trop heureuse si tu m’aimes toujours un peu malgré ma nullité. Moi, je t’adore, voilà mon état.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 242
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

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