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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 27 octobre 1862, lundi soir, 5 h.

Ce n’est pas bonjour, mais presque bon soir que je te souhaite aujourd’hui, mon cher bien-aimé ! À part cette variante rien n’est changé en mon cœur si ce n’est que je t’aime de vingt-quatre heures en plus qu’hier, voilà tout. Je ne sais pas si ma phrase est correcte mais je sais que mon calcul est juste, car mon amour s’est enrichi depuis ma dernière restitus d’une somme considérable de tendresse et d’adoration pour ta chère et sacrée petite personne. À propos de restitus j’espère que je taille en plein papier depuis deux jours, cela tient au depouillement de beaucoup de vieilles lettres insignifiantes dont les secondes pages se trouvaient blanches. Autrement je ne me serais pas permise de prodiguer sans raison le papier neuf. Voilà l’excuse de mes élucubrations monstres. Si cela vous embête vous n’avez qu’à le dire franchement et on lui coupera la queue, à cette restitus trop longue. En attendant, je vois que vous prolongez votre visite à Mme Marquand ; peut-être que votre EXQUISE POLITESSE vous y autorise et de reste, quoi qu’il en soit, je vous aime tranquillement et je vous attends avec toute la patience d’un amour qui s’étrangle et je vous fais mon plus gracieux sourire.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 223
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « permise ».

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