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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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16 juin 1862

Guernesey, 16 juin 1862, lundi, 7 h. du m[atin]

Bonjour, mon cher bien-aimé, bonjour au milieu des éclats de rire de mes merles et de mes grives qui festoient à qui mieux mieux dans mon cerisier. Du reste la goguette et la ripaille sont universelles en ce moment-ci autour de moi car tous les goinfres ailés se ruent avec ardeur sur tous les arbres mûrs à point pour leur gourmandise. C’est à qui fera le plus de dégât et ouvrira le plus large bec. Suzanne, furieuse, passe son temps à les invectiver, ce qui lui est une bonne occasion de crier de toutes ses forces ; moi, je me conforme, d’après tes ordres, aux lois de la plus généreuse hospitalité et je leur laisse dévorer tranquillement toutes mes cerises dont ils me laissent les noyaux. Pourvu que tu aies passé une bonne nuit et que tu ne laissesa rien grapiller de ton cœur par aucun bec avec ou sans plume, que tu m’aimes et que tu me sois bien fidèle, je fais avec joie le sacrifice de mon VERGER présent et futur, voireb même les fruits du paradis s’il en a.

BNF, Mss, NAF 16383, f. 153
Transcription de Camille Guicheteau assistée de Guy Rosa

a) « laisse »
b) « voir même ».

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