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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Jersey, 7 mars 1855, mercredi après-midi midi, 4 h.

Je me tourne vers vous, mon aimé, (je n’ose pas dire mon aimant), et je vous attends tout amour dehors quoiqu’ila soit trop probable que vous ne viendrez qu’à la dernière extrémité de l’heure du dîner. Je sais gré aux Asplet [1] de me donner cette occasion de passer la soirée avec vous, mon cher petit sorcier quoique ce bonheur soit très mélangé de Jersiais et de bourgeoises voireb même d’ARTISTE mais enfin cela vaut mieux que rien, rien, rien. Et tout grignoté que vous serez par tout le monde ce soir, vous n’en serez pas moins pour mon cœur mon Toto bien complet et bien entier. Il n’y a d’ailleurs que la FOI qui sauve et vous savez que je suis la plus crédule de vos dévotes.
À propos de rêves bizarres, je me suis permisc d’en faire un assez stupide cette nuit : toute la plage était couverte d’aigles de la grandeur d’un homme et c’était à qui leur tirerait dessus. Puis, peu à peu, ces aigles sont devenus des oiseaux grotesques et dont le plumage leur faisait des BASQUES ridicules et bariolées. Enfin, dernier changement, c’était des hommes combattant d’autres hommes, puis après plus rien dans mon souvenir.
Si vous n’êtes pas ébloui de ma narration c’est que vous êtes difficile ou jaloux. Ça s’est vu.

Juliette

BNF, Mss, NAF 16376, f. 101-102
Transcription de Magali Vaugier assistée de Guy Rosa

a) « quoi qu’il ».
b) « voir ».
c) « permise ».

Notes

[1Juliette et Victor sont amis avec les frères Charles Asplet et Philippe Asplet.

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