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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 14 avril 1862, lundi matin, 8 h.

Bonjour, mon sublime piocheur, bonjour, mon divin enragé, bonjour, je t’aime et je te bénis dans ta personne, dans ton œuvre, dans ta gloire, dans mon amour. Comment vas-tu ce matin, mon cher adoré ? As-tu bien dormi ? Il me semble que tu n’es pas rentré tout de suite hier car je n’ai vu aucune lumière chez toi jusqu’au moment où je suis montée me coucher ? Il est probable que tu seras allé faire les doux yeux à la lune sur la montagne. Pourvu que tu n’y aies pas attrapéa des rhumes et des rhumatismes, je te pardonne, telle est ma grandeur. À propos de grandeur, je ne sais pas si le soleil aura l’immense générosité de nous flanquer un peu de chaleur tantôt afin que nous puissions jouir un peu du paysage et de la petite voiture. Jusqu’à présent, il montre un nez nébuleux et enchifrenéb comme s’il était enrhubé tu cerbeau.
Du reste, je me tiendrai prête à TOUT ÉVÉNEMENT. Je n’ai pas encore pu réussir à entrevoir une de vos moindres nudités. J’espère que cela ne veut pas dire que tu sois malade, au contraire, mais que tu ronronnesc dans ton dodo, ce dont je t’approuve en te baisant pour la PEINE.

BnF, Mss, NAF 16383, f. 93
Transcription d’Isabelle Korda assistée de Florence Naugrette

a) « attrappé ».
b) « enchiffrené ».
c) « ronronne ».

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