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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 8 novembre 1861, vendredi matin, 8 h.

Bonjour, mon doux bien aimé, bonjour. Je t’aime, je te souris, j’ai passé une bonne nuit, je t’adore et si tu te portes bien, si tu as bien dormi et si tu penses à moi et si tu m’aimes, je suis la plus heureuse des femmes. La plus heureuse… entendons-nous, cela ne m’empêche pas de regretter, à tous les instants, mon doux privilège de copiste en chef et sans partage (quelle illusion !) que j’avais eu jusqu’à présent. Il a suffi de la première Victoire venue pour me couper le manuscrit sous le bec de ma plume et comme si cette mouche de renfort ne suffisait pas pour faire avancer votre sublime coche, vous y attelez Mme Chenay [1]. De moi, il n’en est pas plus question que de la bourrique à Robespierre. Vous vous croyez quitte envers moi, en me laissant mâcher mon zèle à vide (avide) devant mon râtelier dégarni. Si vous croyez que c’est une conduite que la vôtre à mon égard, vous vous trompez fièrement et je n’en suis que plus humiliée. Je ris pour ne pas pleurer et je vous adore.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 147
Transcription de Sophie Gondolle assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Pour aider Juliette Drouet dans sa tâche de copiste des Misérables, Hugo s’adjoint l’aide de Victoire Étasse et de sa belle-sœur Julie Chenay.

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