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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 7 août 1882, lundi matin, 7 h. ½

Je t’aime. Ce mot contient toute ma vie ou plutôt c’est ma vie même. Le jour où je cesserai de le sentir j’aurai cessé de vivre. Et il ne faut rien moins que les misères de la maladie pour m’empêcher de te le dire tous les jours sous toutes les formes en paroles et en actions. Aujourd’hui, que je souffre un peu moins, je tâche de remettre ma pauvre restitus si longtemps délaissée sur ses pattes [1]. J’espère qu’elle s’en trouvera si bien et moi aussi que nous continuerons de chevaucher de conserve elle et moi encore un peu de temps. Pourvu qu’elle me mène directement à ton cœur tous les jours je ne lui en demande pas davantage. J’ai pour tout bagage mon âme que je te confie. À toi d’en répondre devant Dieu.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 139
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette

Notes

[1Dans sa lettre datée du 15 juillet 1882, Juliette se plaint d’ « un affaiblissement progressif que rien jusqu’à présent ne peut arrêter. » Et de conclure : « … j’ai beau y mettre toute la lenteur possible il faudra bien que je plie très prochainement bagages. » Cet état explique sans doute qu’elle ait délaissé un temps le rituel de sa lettre quotidienne.

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