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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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5 mars 1882

Paris, 5 mars 1882, dimanche matin, 11 h. ½

Cher bien-aimé, comme le pourpoint [1] de Don César, je lutte, assez mal, je dois en convenir, surtout ce matin. La nuit s’était assez bien passée mais à peine avais-je mis les pieds hors du lit que les vomissements m’ont pris avec des intermittences jusqu’à présent. Chaque fois que je m’agite ils reviennent, ce qui me fatigue horriblement. De là une impossibilité de m’occuper à quoi que ce soit, ce qui me met en retard de tout, même de ma pauvre petite restitus. Mais je ne te parle que de moi, ce qui met le comble à mon écœurement. Pour me ravigotera un peu l’âme je viens à toi que j’adore. Comment as-tu passé la nuit ? D’après mon Estime, comme on dit à Guernesey, ta nuit a été couci couça, ce qui n’est pas suffisant. Heureusement que le temps est beau et que nous pourrons faire une petite promenade, sans préjudice de ton travail avec le brave citoyen Lesclide. Entre temps il dépouille et classe les lettres de ce matin et de la semaine ainsi que les livres et les brochures pendant que je t’adore.

[Adresse]
Monsieur Victor Hugo

BnF, Mss, NAF 16403, f. 16
Transcription d’Yves Debroise assisté de Florence Naugrette
[Massin, Blewer]

a) « ravigotter ».

Notes

[1Citation de Ruy Blas (acte IV, scène 2) : Don César de Bazan, tombé par la cheminée dans la chambre que vient de quitter Ruy Blas, soliloque et se regardant dans une petite glace posée sur un grand coffre à tiroirs sculptés, s’exclame : « Mon pourpoint m’a suivi dans mes malheurs. Il lutte. ».

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