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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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3 mai 1863

Guernesey, 3 mai [18]63, dimanche matin, 7 h. ½

Tu n’es pas encore levé, mon doux adoré, et je t’approuve de te reposer et de ronronner doucement dans ton dodo, soit pour réparer une mauvaise nuit, ce qu’à Dieu ne plaise, soit pour ton petit plaisir. Quant à moi, je me suis repentie d’avoir mangé des asperges malgré moi [1]. Depuis quelques années, sans cesser de les aimer, je ne peux plus les digérer. Une autre foisa je ne me laisserai pas tyranniser à propos de botte… d’asperges. En attendant je vous [lègue ?] à tous ma mauvaise nuit ; que ce soit votre remords et ma vengeance. Du reste je me porte très gaillardement ce matin et j’épie votre réveil avec l’espoir que vous avez bien dormi toute la nuit : MONTREZ-MOI VOS JAMBES. Cher, cher bien-aimé, je te souris [ avec confiance ?] et avec la pensée que tu te portes comme un CHARME que tu es. D’ailleurs vous n’avez pas le droit de souffrir, vous, ça ne vous regarde pas, ça n’est pas de votre compétence ; votre état c’est de guérir, de consoler, de réconforter les âmes et les cœurs. Vous n’avez pas à sortir de là, je vous le défends. Maintenant je vais aller voir où en est votre fenêtre et si elle est épanouie et si vous êtes joyeux et si vous m’aimez, je suis heureuse, ravie, quel bonheur !!!

BnF, Mss, NAF, 16384, f. 114
Transcription de Chantal Brière

a) « autrefois ».

Notes

[1Le 2 mai, Hugo note : « les asperges lui font mal. prendre garde. » (Massin, CFL, t. XII, p. 1420).

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