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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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10 avril 1863

Guernesey, 10 avril [18]63, vendredi matin, 11 h. ¾

C’est toujours votre tour, à vous, vilain homme, de tout prendre et de tout accaparera. Je ne vous en fais pas mon compliment, je bisque trop pour cela. Je ne sais même pas si j’aurai la force d’aller sur la montagne tant je suis découragée de tout en général et du bibelot en particulier. Cependant j’essaieraib quitte à revenir sur mes pas à la première FOUAIBLESSE. Du reste je crois que la pluie ne me laissera pas le choix entre rester à la maison en tête à tête avec ma bisque ou errer en plein air en proie à la rage [mue ?]. En attendant que le baromètre en décide, j’ai à [toutouner ? tontouner ?] mon pauvre ménage et à me débarbouiller. Je ne sais pas comment finir mon gribouillis pour ne pas vous dire que je vous aime. J’ai beau chercher, j’ai beau mordre le bout de ma plume et me gratter le menton, je ne trouve rien à mettre à la place de ce vilain mot-là qui me remplit tout entière : CORPS, CŒUR ET AME. Ma foi tant pis, la plus vieille femme du monde ne peut écrire que ce qu’elle pense : je t’aime.

BnF, Mss, NAF, 16384, f. 92
Transcription de Chantal Brière

a) « acaparer ».
b) « j’essairai ».

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