Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1858 > Novembre > 6

Guernesey, 6 novembre 1858, samedi matin, 8 h.

Bonjour, mon cher petit rapace, bonjour ; je vous dame le pion avec JOIEIEIEIEIEIEIEa ! Cela vous apprendra à ne pas partager avec moi quand vous regorgez de tout et de bien autre chose. Du reste, il me parait difficile que vos Belges se soient embarqués cette nuit par l’ouragan sterling qu’il a fait et qu’il fait encore. Cependant, l’impatience de vous voir, que je comprends mieux que personne, a bien pu leur donner l’audace de braver la tempête et dans ce cas, vous ne tarderez pas à les voir, car le vent les pousse en même temps qu’il les secoue. Maintenant que la partie du guignon, que je pressentais hier étant dégagée, il me paraît presque certain que je la perdrai, comme toujours et que les Hetzel, les Parfait et tutti quanti resteront jusqu’à jeudi uniquement pour me faire perdre la pauvre petite occasion d’être avec vous le jour qui m’appartient. Tout cela n’est pas fait pour me faire rire, aussi je ne ris pas mais je bisque à me tordre et je rage à gorge déployée. Quant à vous, vous êtes heureux, cela va sans dire, et vous jubilez de l’espoir de me frustrer de mon mercredi. Allez, je vous connais et je ne vous en aime pas moins, telle est ma lâcheté comme dirait Quesnard le dégommé.

Bnf, Mss, NAF 16379, f. 314
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

a) Ce mot court jusqu’à la fin de la ligne.

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne