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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1834 > BnF, Mss, NAF 16322, f. 303-304

Lundi, 8 h. ½ du soir

Mon cher bien-aimé, je respecte ta préoccupationa. Je ne veux te dire qu’une seule chose, c’est que je t’aime. Depuis le jour où je t’ai vu pour la première fois, il n’y a eu dans mon cœur que ce seul changement : plus je t’aime, plus je t’aime ! Toute ma vie se passe comme ça. La seconde qui précède celle qui s’écoule voit augmenter mon amour pour toi. Ce n’est peut-être pas bien clairement exprimé dans ma lettre mais c’est bien clairement senti dans mon cœur. Voilà ce que c’est. Je t’aime encore plus à présent que je ne t’aimais tout à l’heure, et je t’aime encore plus en écrivant ce mot que lorsque j’écrivais la ligne au-dessus de celle-ci. Et ainsi de suite. Toute ma vie depuis que je te connais se passe à t’aimer de plus en plus. Si je ne craignais pas d’abuser de ton temps : je ne m’arrêterais pas en si beau chemin, et puis je ne veux pas contribuer à prolonger ce travail qui me rend si malheureuse parce que tu ne peux pas le faire auprès de moi. Je m’arrête donc ici +b en y déposant un million de baisers pour ta jolie bouche qui ne me les rendra pas, j’en suis bien sûre.

J.

Je vais me coucher tout à l’heure. La têtec et la gorge me font très mal.

[Adresse]
À toi mon amour

BnF, Mss, NAF 16322, f. 303-304
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « préocupation ».
b) Une croix indique l’emplacement des baisers.
c) « la têt ».

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