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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 29 août 1858, dimanche matin, 8 h. ½

Je t’ai dit mon premier bonjour depuis longtemps déjà, mon cher petit homme, et sans le secours d’aucune plume d’oie. C’est d’ailleurs ce que je fais tous les matins, dès que je me réveille. Je t’envoie mon âme qui n’attend même pas ma permission pour s’envoler vers toi. Comment vas-tu, mon cher adoré ? As-tu bien dormi toute la nuit ? J’espère que oui. J’espère que ta petite jambe va de plus fort en plus forte et que tu pourras peut-être risquer une petite promenade aujourd’hui. Cependant, il ne faut pas trop te hâter. Il vaut mieux trop de prudence que pas assez. Encore quelques jours de patience, mon bon petit homme, et nous prendrons la clef des champs. Jusque là, il faut laisser le temps à la santé de revenir clopin clopant.
Il est d’usage pour toute chose de faire une croix quand on est arrivé au nombre dix à plus forte raison quand on est arrivé sans gasconnade à CENT DIX, n’est-ce pas mon cher petit homme ? Cent-dix gribouillis depuis le jour lugubre où tu as été forcé par la maladie de rester chez toi, mon pauvre bien-aimé. Maintenant que tu vas bien il serait plus que temps de clore cette longue série d’élucubration par une + et d’en rester là, par pitié pour tes yeux sinon par honte de ma stupide abondance de discours.

BnF, Mss, NAF 16379, f. 246
Transcription d’Anne-Sophie Lancel assistée de Florence Naugrette

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