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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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28 février 1849

28 février [1849], mercredi matin, 8 h.

Je ne sais quel bonjour te donner, mon amour, ne sachant pas ce qui est arrivé hier au soir. Mais pour ne pas me tromper je t’envoie le meilleur de mon cœur pour ta fête si tu es heureux, pour te consoler si tu es triste, pour te punir si tu es infidèle. Je n’ose pas envoyer cheza toi ce matin dans la crainte que ce ne soit remarqué et interprété par ton portier. Si tu n’es pas venu à midi j’irai moi-même comme une solliciteuse savoir si tu es chez toi et si on peut te voir sans te déranger. Jusque-là il faut que je vive avec la sourde inquiétude qui me tourmente depuis hier soir ce qui n’est pas très drôle. Déjà j’ai passé une assez mauvaise nuit et j’ai très mal à la tête. Tout cela n’est rien si tu es tranquille et si tu te portes bien. En attendant que j’en sois sûre il faut que j’aie du courage et de la patience deux choses assez difficilesb par le temps et la Juju qui courentc. Si vous n’avez rien et si c’est par oubli et par indifférence que vous m’avez fait tout ce tracas vous êtes très coupable et vous ne méritez pas l’amour sans borne que j’ai pour vous. Mais je ne veux pas vous soupçonner à l’avance d’une aussi mauvaise action j’aime mieux vous croire un pauvre Toto très recherché très affairé et très occupé et vous aimer en toute confiance.

Juliette

MLVH, 46-55LASVHR et V
Transcription de Gérard Pouchain

a) Déchirure sur le papier.
b) « difficile ».
c) « court ».

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