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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 20 déc[embre] [18]78, vendredi matin, 11 h.

Cher bien-aimé, j’ai voulu prendre un bain ce matin mais l’essai n’en aa pas été heureux, à commencer par le desheurement de ma restitus jusqu’à la congélation presque entière de ma personne. Je m’estimerai très heureuse d’en être quitte pour la privation momentanée du bonheur de t’envoyer ma première pensée et d’éviter ma dernière des dernières bronchites. décidément je commence à croire que le mieux est l’ennemi du bien à en juger par comparaison de la simple baignoire publique avec le raffinement de la baignoire privée de Mme de Nar–Bey [1]. Il est clair, plus clair que l’eau qui se déverse dans cette sus-dite baignoire, qu’il faut avoir fait des études spéciales pour s’en servir sans y risquer une fluxion de poitrine. Mon ignorance en cette matière, comme en beaucoup d’autres, fait que je renoncerai à m’en servir pour ne pas COMBLER de sitôt les aimables espérances de ceux ou de celles qui ont la bonté de vouloir me succéder officiellement trouvant que ce n’est pas assez de l’être de fait déjà depuis longtemps occultement [2]. Ma qualité de Mère Éternelle m’oblige à les faire attendre encore quelque temps.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 212
Transcription de Chantal Brière

a) « n’a ».

Notes

[1Mme de Nar-Bey, princesse de Lusignan, est leur propriétaire excentrique.

[2Juliette ressent encore les affres de la jalousie après sa découverte des infidélités de Hugo.

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