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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 19 nov[embre] [18]78, mardi matin, 5 h.

Cher bien-aimé, je ne peux pas mieux employer mon insomnie qu’en te consacrant ma pensée, qu’en rapprochant mon âme de la tienne pendant que tu dors. Ma prière s’adresse à ton rêve pour qu’il se tourne vers moi, pour qu’il me sourie et que je le bénisse. Si tu savais combien je t’aime et comment je t’aime tu en serais si fier et si heureux qu’aucun autre bonheur ne pourrait te tenter sur la terre ni au ciel.
J’espère, mon grand adoré, que, si tu as quelques nouvelles merveilles à faire copier de Toute la Lyre tu me favoriseras en m’en confiant l’honneur et le bonheur en même temps qu’au bon Lesclide qui sera si heureux que tu lui continuesa cette marque de confiance qu’il a religieusement méritée jusqu’à présent. Quant à moi, mon cher bien-aimé, je te promets d’y mettre tout mon zèle, à défaut de belle écriture, et tout mon cœur à défaut d’esprit. Il fait très beau ce matin et si le temps ne change pas d’ici à ce soir, nous pourrons, ta journée de travail finie, nous promener à pied jusqu’au dîner. Je serais si heureuse que tu me permettes d’emboîter ton pas comme autrefois qu’il me semble que toutes mes forces reviennent rien que d’y penser. Tu ne sais pas de quel miracle mon amour est capable. En attendant que tu veuilles bien le mettre à l’épreuve je fais provision de santé assez pour t’en revendre si, ce qu’à Dieu ne plaise, tu en avais jamais besoin. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 184
Transcription de Chantal Brière

a) « continue ».

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