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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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16 mars 1848

16 mars [1848], jeudi midi

Je ne veux pas sortir, mon doux petit bien-aimé, avant de m’être acquitté de tous mes devoirs d’amour, c’est pourquoi je vous grifouille à la hâte cette seconde feuille de papier. C’est une manie que j’ai comme cela ça vous fait, ça vous regarde, mêlez-vous de vos affaires et de celles de ce bon MONSIEUR CHAUMONTEL, ça vaudra bien mieux. Avec tout cela je voudrais bien savoir quand vous serez disposé à me donner signe de vie ? Jusqu’à présent je ne vous vois qu’à l’état d’ombre de pair de France, ce qui est bien lugubre. J’aimerais mieux voir quelque chose de plus substantiel en chair et en os, il me semble que l’économie ne doit pas s’étendre jusqu’à cette extrême limite. Quant à moi je réclame bien fort et je vous prie de vous prodiguer un peu plus que ça si vous ne voulez pas que je lève mon étendard par-dessus ma tête et encore plus haut. Mon cher petit homme, je vous prie de réfléchir à ce que ma réclamation a de juste et de fondée et je vous prie d’y faire droit tout de suite. Dans l’espérance de votre prompte et courageuse justice je suis de votre gouvernement, provisoire, la plus affamée et la moins soumise des Juju.

MVH, 8054
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Michèle Bertaux

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