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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 15 janvier [18]78, mardi soir, 5 h.

Cher bien-aimé, pendant que tu pioches ton œuvre sublime, moi je tourne, sans avancer, dans le [trentmil ?] du ménage. Cependant j’espère que j’arriverai, quand même, au rendez-vous de la table ce soir. Et à ce propos, Louis Leroy m’écrit qu’il a la grippe et qu’à son grand regret il ne pourra pas venir ce soir. Ce que voyant, j’ai prié Lesclide d’inviter Mendès pour la régularité du couvert, d’abord, et plus encore, [et RIEN ?] que pour avoir le plaisir d’avoir un convive de bel esprit, de bon appétit et d’un grand cœur. Je crois qu’il est tout cela puisqu’il te comprend et qu’il t’adore. Je n’ai pas encore écrit à M. Pène-Siefert et j’en suis honteuse. Cependant il faut de toute nécessité que je l’invite à venir manger ses truffes avec nous jeudi prochain. J’ai encore une autre invitation aussi urgente et presque pour le même motif, celle de Mme Bissieu, pour son faisan. Pour peu que ces dons se continuent et se multiplient il faudra m’adjoindre un secrétaire des commandements de la gueule. Je donnerais volontiers ma part de toutes ces excellentes victuailles pour être dispensée de la corvée des remerciements et des invitations, malheureusement je n’ai pas le choix et voilà pourquoi ma plume est muette quand ce n’est pas mon cœur qui parle.

BnF, Mss, NAF, 16399, f. 13
Transcription de Chantal Brière

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