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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 13 janvier [18]68, lundi, 8 h. ½

Tu as déjà repris tes habitudes matinales, mon cher bien-aimé, pendant que moi, je suis encore toute desheurée. Aussi j’ignore depuis combien de temps ton signal est arboré, ce qui ne m’a pas empêchée de lui envoyer ma salve accoutumée de baisers RAYÉS. On dirait que nous sommes débarrassés du froid et que les jours allongent. Doubles bonnes constatationsa pour ton travail et pour ta santé, d’abord, et pour nos chères petites promenades ensuite. Pendant que j’y pense, mon cher petit homme, je te fais souvenir que c’est après-demain le mois de Suzanne, que nous avons à payer les volets de Gore, mon fourneau et le mémoire de Valpied. Hier j’ai remboursé Kesler. Aujourd’hui c’est la blanchisseuse et l’eau de Vichy. Tu vois qu’il y a urgence de ravitaillement. Je ne suis pas assez sûre de te voir seul ce soir et de penser dans tous les cas à t’en parler. Voilà pourquoi je prends le parti de te l’écrire. D’ailleurs, j’aime encore mieux être maussade sur papier qu’en personne. Cela dit, je me dépêche de t’aimer et de te baiser à bouche que veux-tu. Je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16389, f. 13
Transcription de Jeanne Stranart assistée de Florence Naugrette

a) « doubles bonnes constatation ».

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