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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 10 décembre 1856, mercredi soir, 4 h.

Cher bien-aimé, ce n’est pas le moment de te distraire de ton doux et saint devoir de père, même quand ta fille adorée va mieux, comme on dit qu’elle continue de le faire depuis ce matin. Aussi, loin de me plaindre de ne pas te voir, je bénis ma privation personnelle pour tout le bonheur dont elle remplit ton cœur. Pauvre père éprouvé, cher grand martyr de toutes les affections, de tous les devoirs et de toutes les gloires, si complètement sublime pour cette vie et pour l’autre, que Dieu ne sait plus où placer de nouveaux rayons dans ton auréole, ne crains rien pour la vie de ta chère fille que nos doux anges protègent et gardent. J’entendais cette nuit leur voix dans mes prières et je sentais leur sourire [ranimer  ?] toutes les espérances de mon âme. Pauvre, pauvre, pauvre adoré, je voudrais tordre mon cœur à deux mains pour en exprimer la santé pour ton enfant bien-aimé et le bonheur pour toi. Les mots ne suffisent pas à dire tout ce que j’ai de tendresse, de dévouement et d’amour pour toi et au service de tous les tiens.

Juliette

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 279
Transcription de Mélanie Leclère, assistée de Florence Naugrette

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