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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 19 août 1856, mardi après-midi, 3 h. ½

Encore une journée vide pour moi, mon cher petit homme, car je ne te verrai presque pas, à moins que tu n’aies la bonne pensée de venir tout de suite. En attendant, je fais tout ce que je peux pour ne pas être trop triste en pensant que je passerai toute la soirée de demain avec toi. Jusque là, tâche de ton côté de mettre le temps à profit en t’amusant le mieux que tu pourras sans cesser de m’aimer, si c’est possible. Jusqu’à présent, nous n’avons guère eu d’occasions de mettre notre amour et notre bonheur en commun dans cette charmante petite île de Guernesey. Aussi, je commence à ne plus la voir de très bon œil et à me défier de son influenza et à regretter nos longues promenades de Jersey. Cher adoré, je suis honteuse de mon éternel rabâchage plaintif et maussade et je t’en demande pardon plus que d’une mauvaise action car je sens que je t’ennuie au-delà de toute limite. Pour m’en punir, je vais m’imposer d’écrire les lettres les plus assommantes qu’on puisse écrire et relative à nos fameux colis lesquels, par parenthèse, m’ont fait plus de peur qu’ils n’ont de mal. Maintenant, mon petit bien-aimé, plains-moi, pense à moi, aime-moi et viens bien vite !

Juliette

Bnf, Mss, NAF 16377, f. 217
Transcription de Mélanie Leclère, assistée de Florence Naugrette

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