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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 26 déc[embre 18]70, lundi soir, 5 h.

Cinq heures du soir, ni plus, ni moins, ce qui est une belle heure, je m’en vante, pour restitussionner [1]. La faute en est à mon petit voisinage qui, à l’exemple de la Prusse, m’envahit chaque jour un peu davantage. Encore un peu et j’aurai la faiblesse de désirer qu’il m’annexe tout à fait quitte à ne t’écrire tous les jours que tous les soirs ; à moins que tu n’interviennes diplomatiquement ou armé contre cette cession d’une partie de mon cœur. En attendant j’ai reçu pour toi deux œufs frais de la part de Mme Burty qui les a déposés chez le portier tout à l’heure. À ce sujet une question si tu le permets : que comptes-tu faire du faramineux tabouret de 150 F. que tu viens d’acheter à la vente des pauvres ? Il me semble que tu ne peux pas faire autrement que de l’offrir à ton attentive et excellente hôtesse Mme P. Meurice. Tu sais que j’ai l’habitude de parler devant moi, quand je te parle, aussi je ne me fais aucun scrupule de te dire ma pensée comme elle me vient, dût-elle te paraître excessive et inopportunea. Je te prie de ne considérer que l’intention qui est toujours bonne, sinon raisonnable, et de m’aimer même quand je me trompe.

MLVH Bièvres, 130-8-LAS-VH 20 a, b et c
Transcription de Gérard Pouchain

a) « inoportune ».

Notes

[1Néologisme formé à partir de restitus.

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