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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 25 avril 1856, vendredi après-midi, 1 h.

Sens-tu ma pensée sur ton front, mon cher adoré, mes baisers sur ta bouche et mon âme près de la tienne dans ce moment-ci ? Je viens de les y envoyer tous pendant que je t’écris (quel mot ambitieux ), pendant que je te gribouille ma restitus. Il n’y a pas de danger qu’ils se perdent en route ou même qu’ils s’y attardent car ils sont aussi empressés d’arriver à leur destination que je le suis de te voir. Pauvre doux être fatigué, as-tu mieux dormi cette nuit que les précédentes ? Je l’espère, mon pauvre petit homme, puisque je ne peux pas te faire du repos, du loisir et de la tranquillité d’esprit avec mon amour. Quant à la gloire, tu l’as surabondamment et comme par surcroît avec l’admiration de tous ceux qui pensent et qui aiment sans compter la pieuse reconnaissance de ceux qui souffrent et que le sublime dictame de ta divine poésie soulage et guérit. Je joins mes bénédictions aux leurs, mon ineffable adoré, et je t’aime de tous les amours à la fois en tâchant de les multiplier et d’en inventer d’inconnus pour occuper mon cœur qui t’aime d’autant plus qu’il t’aime et qu’il a besoin de t’aimer.

Juliette

BnF, Mss, NAF, 16377, f. 128
Transcription de Chantal Brière

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