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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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29 mars 1856

Guernesey, 29 mars 1856, samedi après midi, 3 h.

Que tu es bon, que tu es gentil, que tu es aimé, que tu es béni d’être venu ce matin, mon grand adoré. Je n’y comptais pas mais j’ai été bien heureuse de cette bonne petite visite inattenduea. Merci, mon ineffable petit homme, merci de tout mon cœur et de toute mon âme. J’ai reçu une lettre bien triste de Mme de Montferrier, lettre d’autant plus désolante que le secours qu’elle demande n’est pas en notre pouvoir. Je ne t’en parle que parce qu’il est convenu que je ne dois rien te cacher. Mais mon pauvre adoré, je sais mieux que personne combien cette confidence est tristement inutile dans la position précaire où nous sommes et où nous serons encore longtemps, le régime impérial se prolongeant indéfiniment grâce à la lâcheté de cette stupide France. Mais cela ne m’empêche pas de compatir par le cœur à l’imprévoyance de ces pauvres amis-là et de regretter de ne pouvoir leur être d’aucun secours. Ce soir ou demain je leur répondrai et je tâcherai de leur ôter toute l’amertume d’un refus impossible à éviter dans cette circonstance par beaucoup d’amitié, de sympathie et de cordialités en ton nom et au mien. Mon cher bien-aimé, je t’attends avec toutes les aspirations les plus tendres de mon être et je te dépêche une multitude de baisers chargés d’aller au devant de tes lèvres.

BnF, Mss, NAF, 16377, f. 101
Transcription d’Élodie Congar assistée de Chantal Brière

a) « inatendue ».

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