4 mars 1856

Guernesey, 4 mars 1856, mardi matin, 9 h. ½

Bonjour, mon grand adoré, bonjour et bons [illis.] je te souris et je t’aime. Je ne te demande pas comment tu vas ce matin parce que tu ne me répondras que bien tard dans la journée. J’espère que tu vas bien et je te souhaite toute la santé possible comme je te donne toutes les bénédictions de mon âme. Je vais me dépêcher de faire mon ménage pour être prête de bonne heure dans le cas où M^lle Allix viendrait noter tes airs. Dans tous les cas je profiterai de mon temps pour répondre aux Montferrier et aux Luthereau qui ne doivent savoir que penser de ma négligence. Et puis j’ai à COPIRE mais cela c’est du nanan que je savoure et que je ne confonds pas avec mes vieilles croûtes épistolaires moisies sur lesquelles j’use en vain les chicots de mes pataquès. Donc je M’ÉPÊCHE et je M’ÉPÊCHE pour en finir avec tous mes arias de correspondance pour être plus vite tout entière à ma chère COPIRE et à vous aussi, mon amour, si le cœur vous en dit.

Juliette

BnF, Mss, NAF, 16377, f. 78
Transcription de Chantal Brière