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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 27 juillet [18]64, mercredi, 1 h. ¾ après-midi

Je viens de donner campo [1] à mes deux servantes, ce dont je suis enchantée pour le plaisir que je leur fais, d’abord, et pour le bonheur que je me donne à moi en particulier. Moins je sens d’épaisseur de choses et de personnes entre toi et moi et plus je suis heureuse. Ton petit Toto [2] est venu dire que la voiture serait ici à quatre heures. Il faudra donc que tu prennes ton bain d’ici là si tu ne veux pas perdre le bénéfice du beau temps et du bien être que cela donne à ta santé. Quant à moi je t’attends à poste fixe toute âme dehors sans me laisser distraire par les cris et les hourrasa de la foule amoncelée sur la jetée et dans le Fort Cornet. Je n’ai pas encore jeté les yeux du côté des régates. Je me contente de leur souhaiter bonne chance et tout ce qui s’en suit. Pourvu que j’[illis.] te voir bientôt je suis à la joie de mon cœur et je ne demande rien de plus à Dieu et aux hommes.
Pense à moi, mon doux adoré, et aime-moi si tu veux que je vive côte à côte auprès de toi toute ta vie propre. Le jour où tu ne m’aimeras plus je mourrai sans que rien, pas même toi, puisse [illis.] empêcher. Je t’adore.

BnF Mss, NAF 16385, f. 200
Transcription d’Anne Kieffer assistée de Florence Naugrette

a) « hourahs ».

Notes

[1Donner campo : donner congé, libérer.

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