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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 2 septembre 1857, mercredi, 5 h. ¼ du soir

Je veux que mon bonheur soit complet, mon cher petit homme, c’est pourquoi je m’enfonce dans la RESTITUS l’âme la première avant que tu ne reviennes du bain. C’est si rare quand tu me donnes quelques instants dans la journée du mercredi que je suis doublement heureuse quand cela arrive. J’ai regretté de ne m’être pas trouvée là à l’arrivée des deux bouquets parce que je les aurais envoyés tous les deux chez toi. Une fois trempés dans l’eau on ne peut plus se permettre de les offrir car on peut supposer qu’ils ne sont plus frais. Une autre foisa j’aurai meilleure chance, je l’espère. En attendant je commence à croire que j’aurai une PIAULEb un peu CHOUETTE grâce à vous, mon cher petit architecte. Je voudrais déjà que ce fût fini pour jouir du COUP D’ŒIL. Jusque là je vais tâcher de ne pas dire trop de SAUGRENUITÉSc, permettez-moi ce NEZ AU LOGIS ME en faveur du piffe de Ténéric [1] et baisez-moi sur toutes les coutures.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 169
Transcription de Chantal Brière

a) « Une autrefois ».
b) « PIOLE ».
c) « SAUGRENUITÉES ».

Notes

[1Contrepèterie courante sous la plume de Juliette Drouet : « piffe de Ténéric » pour « pic de Ténériffe ».

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