Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1857 > Juillet > 28

Guernesey, 28 juillet 1857, mardi, 9 h. du matin.

Bonjour, mon doux adoré, bonjour, je t’aime et je suis sous les armes depuis six heures. MES ouvriers ont été presque exacts, à deux ou trois minutes près, et le Mauger a fait une apparition à huit heures. Il m’a fait demander par Suzanne si je comptais faire noircir le bois de la cheminée car dans ce cas-là la cire serait non seulement inutile, mais nuisible pour l’opération. Comme je ne veux rien faire légèrement et sans être parfaitement sûre de tes intentions, j’ai fait répondre qu’on le lui dirait tantôt. En attendant Suzanne a suspendu son frottage jusqu’à nouvel ordre et moi je te fais le récit de toutes ces choses intéressantes. C’est ainsi du reste que je cause avec toi dans mon for intérieur tous les jours, de toutes choses et de tout cœur et que je fais prendre patience de ton absence à mon âme par ce babillage intime et muet. Dans ce moment-ci on frappe dans l’atelier en haut d’une façon inquiétante pour la solidité de la maison, c’est à croire que tout va s’effondrer. J’ai trouvé un livre de blanchissage tout neuf qui pourra me servir à consigner jour par jour l’emploi du temps de MES ouvriers. Tu me diras dans quel ordre je dois faire ces indications pour qu’elles aient plus de précision. D’ici là je fais mes remarques à blanc et je vous aime tout rouge.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 138
Transcription de Chantal Brière

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne