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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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5 mars 1857

Guernesey, 5 mars 1857, jeudi après-midi, 5 h.

Je n’ai jamais su souffrir du mal de dents avec patience, mon cher petit homme, c’est ce qui t’explique l’état nerveux et presque exaspéré dans lequel tu me vois depuis ce matin malgré tous mes efforts pour dompter cette agaçante douleur. Du reste, mon cher adoré, il ne faut pas t’en tourmenter autrement et surtout il ne faut pas m’en vouloir de toutes les petites GROGNERIES qui ne sont pas à ton adresse et que je ne peux pas toujours retenir puisque c’est l’expression même du mal que j’endure. J’espère que ce sera passé ou au moins calmé demain matin ; jusque-là mon cher petit bien-aimé, il faut que tu aies de la patience pour moi. Il me semble que je suis soulagée depuis que je te gribouille ma RESTITUS, ce qui ne serait déjà pas si étonnant puisqu’on assimile depuis le commencement du monde le mal de dents au mal d’amour et VICE VERSA. Ah ! Vous voilà, cela va fièrement avancer ma guérison. Oui, mon bien-aimé, je vais mieux grâce à toi, grâce à ta bonté si tendre, si pénétrante, si douce et si charmante. Merci, mon cher petit dictame [1] adoré. Je te bénis et je te baise.

Juliette

BnF, Mss, NAF 16378, f. 43
Transcription de Cindy Justin assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Dictame : baume apaisant.

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