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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 2 février 1857, lundi après-midi, [3 ?] h.

Il pleut, il neige, il vente dehors, il fait triste, sombre et maussade chez moi car je vous attends, mon cher petit homme, et vous ne venez pas. Je sais bien que vous êtes chef d’atelier et que vous ne pouvez guère vous absenter sans encourir la flânerie et les maladresses de vos bons ouvriers guernesiais [1]. Aussi je ne vous en veux pas de ma solitude mais elle me peut m’en amuser davantage. À propos, d’amusement, il me paraît certain que vous n’aurez que le divertissant Cahaigne pour toute drôlerie mercredi prochain. Quesnard, stylite [2], ne paraît pas disposé à sortir de son ermitage et les Préveraud se tiennent à [l’écart ?] comme s’ils craignaient d’être forcés de manger un bon dîner avec vous tous les quinze jours. Ce que voyant, j’aurai la discrétion de ne pas les inviter cette fois à moins que tu n’y tiennes auquel cas je mettrais toute susceptibilité de côté et je solliciterai l’honneur de les rassasier. En attendant je t’aime de tous les appétits de mon cœur et de mon âme.

BnF, Mss, NAF 16378, f. 27
Transcription de Chantal Brière

Notes

[1Hugo aménage sa maison et se plaint à plusieurs reprises dans sa correspondance de la lenteur des ouvriers de l’île.

[2Nom donné à certains ermites qui plaçaient leur cellule au sommet d’un portique ou d’une colonne.

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