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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Guernesey, 20 septembre 1861, vendredi matin, 7 h. ½

Bonjour, mon doux adoré, bonjour ma joie, ma lumière, mon bonheur, mon ineffable bien-aimé, bonjour comment vas-tu ce matin ?
J’espère que tu te portes à ravir comme toujours, mon triomphant petit homme, et que ton cher petit Toto ne se ressent plus de sa migraine. J’aurais envie d’envoyer savoir des nouvelles ce matin, mais je crains que les bonnes n’en sachent rien et que lui-même ne se souvienne plus de son affreuse crise d’hier soir et je trouverais inutile dans ce cas de le lui rappeler. À cette occasion, mon bien-aimé, je te prie de ne pas te gêner pour aller voir les dames Engelson quand tu voudras et aussi souvent que tu le jugeras à propos. Les visites ne sont pas dans tes habitudes, mais ces dames méritent exception à tous les points de vue et tu ne me feras aucune peine en y allant autant que ça te fera plaisir sans contrainte et sans gêne vis-à-vis de moi.
Maintenant, et quoi qu’en dise Corbin, je pourrais copier tout de suite et sans plus de fatigue que de lire un journal ou de raccommoder ma robe. Pourvu que je ne passe pas la mesure de mes forces il n’y a aucun danger. Ce serait toujours autant de fait pour l’avenir et cela me comblerait de joie pour le présent. Je n’ose pas espérer que tu te rendras à ma prière mais je serais bien heureuse si cela arrivait. Je t’aime.

BnF, Mss, NAF 16382, f. 102
Transcription de Florence Naugrette

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