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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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26 mars 1873

Guernesey, 26 mars [18]73, mercredi, 2 h. ½ après midi

J’espère, mon cher petit bien-aimé, que je n’ai donné un faux coup de barre en envoyant chercher la voiture pour tout à l’heure ? Si cela était je regretterais mon trop d’initiative et je m’abstiendrais à l’avenir. Mais tu es si bon que je suis sûre au contraire, que tu m’approuveras ; ce que j’en dis n’est qu’un raffinement préliminaire au bonheur que je vais avoir tout à l’heure. Bonheur plus encore que tu ne le supposes car j’ai de bonnes, d’heureuses nouvelles à t’apprendre de ton cher fils que Louis [1] a vu il y a trois jours. Dans la lettre que j’ai reçue il y en a une pour toi puis le reste pour toi encore et pour moi aussi un petit poulet couvé par Marguerite [2] qui a si bien profité des leçons du piano du Macié qu’elle joue un morceau à quatre pattes. Je suis si contente des nouvelles de ta famille que j’y mêle la mienne sans le moindre scrupule. Il est probable que tu as reçu toi-même une lettre de Mme Charles te confirmant l’heureuse amélioration survenue dans la santé de ton petit Victor [3]. Quant à tes petits enfants ils sont plus merveilleux de jour en jour et ils se portent comme deux petits anges qu’ils sont. « Je te dis tout cela sans suite, à ma façon, mais tu dois pourtant [voir ?] que j’ai bien raison » [4], ma citation pêche un peu je le crains mais le cœur ne pêche pas lui et il t’adore de tous les amours à la fois.

BnF, Mss, NAF 16394, f. 82
Transcription de Maggy Lecomte assistée de Florence Naugrette

Notes

[1Louis Koch fils, neveu de Juliette Drouet.

[2Sa petite-nièce, fille de son neveu Louis Koch.

[3François-Victor Hugo devait mourir à la fin de l’année d’une tuberculose rénale.

[4La citation exacte, que Juliette emprunte à la reine de Ruy Blas (III, 3), est : « Je te dis tout cela sans suite, à ma façon, / Mais tu dois cependant voir que j’ai bien raison. »

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