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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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17 mai 1877

Paris, 17 mai [18]77, jeudi matin, 8 h.

Repose-toi, mon grand bien-aimé, avant que le guêpier politique soit en rumeur et ne se rue sur sa pauvre République et sur ses défenseurs, à commencer par toi, le meilleur et le plus grand de tous. À peine levée j’ai lu Le Rappel pour savoir tout de suite comment il apprécie la situation. Il résulte de ma lecture qu’il n’avance dans ce fourré de mauvaises intentions qu’avec la plus grande précaution et en retenant son haleine comme le sergent Radoub fouillant le bois de la Saudraie dans Quatrevingt-Treize [1]. Cette prudence, hélas ! n’est que trop justifiée par les précédents de ces monstrueux guet-apens de lèse-patriotisme où rien n’est respecté, pas plus l’honneur que les hommes. Je te demande pardon d’oser te parler de ces choses que je comprends à peine et que je ne devine qu’à travers mon amour pour toi ; et puis tu m’as permis de ne rien te cacher de ce que j’éprouve au fur et à mesure des événements grands ou petits et j’en profite pour te dire que quoi qu’il arrive, je t’adore.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 133
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Allusion au début de Quatrevingt-treize.

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