Paris, 14 mai [18]77, lundi matin, 7 h. [1]
Voici un temps, mon cher bien-aimé, qui simplifie toute la question de Versailles pour aujourd’hui. Déjà mes deux mauvaises nuits m’avaient ôté le meilleur de mon entrain parlementaire, mais la pluie incessante d’aujourd’hui achève de mettre à vau-l’eau tous mes projets, hérissés d’ailleurs de tant de difficultés dans l’exécution que j’y renonce pour longtemps.
Dès qu’il fera jour chez toi, mon grand petit homme, je te ferai monter par Mariette une touchante, noble et tendre lettre du jeune Paul Foucher. Il est juste que le bonjour d’un cœur, d’un esprit et d’une âme qui t’adore, qui t’admire et te vénère t’arrive avant tous les autres… après le mien cependant, toujours le premier par ordre de date et d’amour.
J’espère que tu as passé une très bonne nuit et que tu dors encore. C’est pourquoi je t’embrasse en sourdine pour ne pas te réveiller.
BnF, Mss, NAF 16398, f. 130
Transcription de Guy Rosa