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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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6 mars 1877

Paris, 6 mars [18]77, mardi soir, 6 h. ½

Cher bien-aimé, tâche de revenir de bonne heure ce soir car je suis à bout de tout : force, présence d’esprit, mémoire, tout me manque à la fois. Il n’y a que le cœur qui fonctionne encore comme en pleine jeunesse et c’est assez pour toi et pour moi, mais insuffisant pour les étrangers et les indifférents. C’est pourquoi je te supplie de me venir en aide le plus tôt possible ce soir par égard pour tes nombreux invités. J’ai envoyé savoir des nouvelles de nos amis Lefèvre. À l’exception de la jeune fille, qui va bien, les deux dames, mère et fille, sont au lit, fort souffrantes. Quant au pauvre Cladel, rien n’est plus lamentable que la situation de ce jeune ménage. La femme est encore entre la vie et la mort et le petit enfant agonisait au moment où Rosalie y était. Tu juges ce que doit souffrir ce pauvre Cladel qui adore sa femme et ses petits enfants. Au milieu de sa douleur il a trouvé la force de nous remercier, toi et moi, pour la part que nous prenions à ses malheurs. Puisse-t-il, je l’espère encore, sortir bientôt victorieux de ses affreux tourments, c’est ce que je lui souhaite de toute mon âme. Je t’adore, sois béni à jamais.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 68
Transcription de Guy Rosa

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