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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 3 février [18]77, samedi soir, 6 h. ½

Cher bien-aimé, sans souci de mes misères et de mes embarras de charrettes je t’adore tout d’un trait comme une vraie femme que je voudrais être. J’ai d’autant plus de bonheur que je suis plus empêchée pour te le dire autant que je le voudrais. Juge un peu de mon guignon. À peine suis-je sortie de mon lit qu’Henriette se plonge dans le sien. Ce n’est rien qu’une indisposition mensuelle mais cela tombe d’autant plus mal que nous avons une cohue de sénateurs à dîner ce soir avec l’unique Mme Noël pour les servir. Quant à Mariette, la pauvre fille, il n’y faut pas compter, si ce n’est peut-être pour la vaisselle. Tu vois d’ici mon embarras. Je voudrais être à la fin de la soirée pour n’en avoir plus le souci. En attendant, mon cher adoré, je puise de nouvelles forces dans mon amour qui défie tous les maux et toutes les tracasseries de la vie. Sois béni.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 35
Transcription de Guy Rosa

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