Université de Rouen
Cérédi - Centre d'étude et de recherche Editer-Interpréter
IRIHS - Institut de Rechercher Interdisciplinaire Homme Société
Université Paris-Sorbonne
CELLF
Obvil

Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

Accueil > Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo > 1877 > Janvier > 27

Paris, 27 janvier [18]77, samedi matin, 10 h.

Je te remercie de ta bonne nuit, mon grand petit homme, qui s’ajuste si bien à la mienne. J’espère qu’il en est de même de ce qui se passe dans ton cœur et que ton amour s’emboite exactement avec le mien et l’enlacement de nos deux âmes aussi. Je serais si heureuse de faire une petite promenade avec toi tantôt que j’ai accepté avec empressement la proposition que tu m’en as fait faire tout à l’heure malgré les menaces de pluie et de neige qui flottent dans l’atmosphère. Mais comme je suppose que ce projet, un peu hasardeux peut-être aujourd’hui, ne dérange en rien ton travail, j’y persévère jusqu’à la fin du possible.
Paul de Saint-Victor m’écrit qu’il a le regret de ne pouvoir être des nôtres ce soir ; mais, comme compensation, heureuse entre toutes, nous aurons môsieur le Petit Georges et mademoiselle Bibiche [1], son inséparable. Je ne nous plains donc pas, au contraire ! Pendant que j’y pense, mon cher bien-aimé, je te signale dans le Charivari d’hier un article très remarquable de Scaramouche (Pierre Véron) où il est question de toi [2] . Je te l’ai mis de côté ainsi que plusieurs lettres et invitations plus ou moins insignifiantes avec lesquelles je te prie de ne pas confondre mon informe gribouillis.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 28
Transcription de Guy Rosa

Notes

[1Surnom de Pauline Ménard.

[2Dans Le Charivari du vendredi 26 janvier 1877, Scaramouche signe un article sur la propriété littéraire, intitulé « Les semaines de Paris — du jeudi 18 au jeudi 25 janvier », où Victor Hugo est pris comme exemple dans l’argumentation : « Je suppose que Victor Hugo (je prends Victor Hugo comme le génie le plus incontesté, et pour donner plus de force à mon exemple) laisse sa fortune à un parent dont l’aura doté le hasard, et que, surpris par la mort, et sans avoir eu le temps d’écrire ses dernières volontés, il n’ait pu empêcher ses manuscrits de tomber dans les mains d’une vieille dévote. Voici une demi-douzaine de chefs-d’œuvre qui seraient la gloire du pays, et qui vont être jetés dans la cheminée sans que personne puisse s’y opposer. » [Remerciements à Gérard Pouchain, qui nous a fourni ces informations.]

SPIP | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0
(c) 2018 - www.juliettedrouet.org - CÉRÉdI (EA 3229) - Université de Rouen
Tous droits réservés.
Logo Union Europeenne