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Édition des Lettres de Juliette Drouet à Victor Hugo - ISSN : 2271-8923

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Paris, 7 janvier [18]77, dimanche soir, 7 h.

Cher bien-aimé, tu as promis de venir un peu plus tôt ce soir que de coutume et j’y compte. Je n’ai de bonheur et de joie qu’en toi et dans tes deux chers petits enfants. Malheureusement il y a une petite lacune de ce côté-là dans ce moment-ci, causée par le bobo de Jeanne et l’absence de son frère mais qui ne durera pas, je l’espère, autant quea paraissent le craindre les médecins. En général ils exagèrent toujours la gravité du mal pour augmenter le mérite de l’avoir guéri plus tôt qu’ils ne l’avaient pensé tout d’abord. J’espère que c’est le cas pour notre pauvre petite Jeanne.
En attendant, la chère petite martyre supporte avec assez de courage la torture qui se renouvelle d’heure en heure pour l’application de ce terrible collyre corrosif. J’en suis avertie par les petits cris douloureux qu’elle jette chaque fois qu’on lui en fait l’application. J’en suis même un peu bouleversée tant je trouve l’épreuve injuste pour un si jeune enfant. J’en demande pardon à Dieu d’oser le lui dire à lui-même elle n’a pas mérité ça. Et toi non plus et sa mère non plus et tous ceux qui l’aiment comme moi.

BnF, Mss, NAF 16398, f. 8
Transcription de Guy Rosa
[Souchon]

a) Juliette a d’abord écrit « qu’on paraît » avant de corriger en « paraissent » et d’oublier de remplacer « qu’on » par « que ».

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